Lutte contre le terrorisme : Le Premier ministre souhaite une collaboration franche et mutuellement avantageuse avec l’Union européenne
Les 27 pays de l’Union européenne veulent renforcer leur coopération avec le Burkina Faso. Pour ce faire, la Représentante spéciale de cette institution dans le Sahel, Emanuela DeL Re, est venue échanger ce 29 novembre 2022 avec le chef du Gouvernement, Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela.
« Le partenariat de l’Union européenne avec le Burkina Faso a été renforcé après cette rencontre », a soutenu Mme Del Re, à sa sortie d’audience. Elle a dit être venue confirmer au Premier ministre, l’intention de l’UE, de rester engagée aux côtés de son pays.
« Nous sommes le premier partenaire du Burkina Faso. Avec le Premier ministre, nous avons décidé de nous concentrer sur des solutions efficaces pour le futur. Nous avons établi une collaboration très étroite qui va se poursuivre avec des missions techniques, pour explorer en détails, toutes les questions importantes », a expliqué la diplomate.
Emanuela DeL Re a par ailleurs indiqué que les 27 pays membres de l’Union européenne veulent être rassurés que la Feuille de route de la Transition sera respectée par les autorités burkinabè.
« Notre feuille de route, c’est la lutte contre le terrorisme », a répondu le chef du Gouvernement. De l’avis de Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, ce fléau qui sévit dans plusieurs pays du Sahel depuis des années, est au moins aussi alarmant que la situation en Ukraine, où l’UE fait preuve d’une générosité et d’une célérité extraordinaires, en termes de soutien multiforme.
Le Premier ministre a donc souhaité une collaboration franche et mutuellement avantageuse avec l’Union européenne. C’est pourquoi, a-t-il souligné, l’UE doit s’adapter au nouveau contexte, dans son partenariat, en s’alignant sur les priorités définies par le pouvoir de la transition, notamment la question sécuritaire.
Répondant à une préoccupation de la Représentante spéciale de l’UE pour le Sahel pour qui la mal gouvernance est à la base du terrorisme, le Premier ministre a estimé que cette mal gouvernance vient du fait que nos institutions ne sont pas adaptées aux réalités du pays. Il a rappelé que les autorités de la Transition ambitionnent mettre en place, des institutions qui reflètent les aspirations des populations ; des institutions auxquelles elles se reconnaissent, parce qu’en phase avec leurs histoire et culture. C’est à ce seul prix que la stabilité des institutions sera pérenne.
Les manifestations contre la présence des forces françaises au Burkina Faso, ont été aussi abordées au cours de cette audience avec la Représentante de l’UE pour le Sahel. Celle-ci a souhaité que les autorités de la Transition travaillent à y mettre fin.
Pour le chef du Gouvernement, au-delà des débordements qu’il faut déplorer, la France elle-même devrait se poser des questions sur ces manifestations, en ce sens qu’au regard de sa prégnance en termes de partenariat avec notre pays, et de ses capacités militaires, nos populations sont en droit d’attendre une collaboration victorieuse dans cette lutte contre le terrorisme. Or, la réalité les renvoie à un désenchantement. C’est certainement cette question que nous gagnerons à résoudre.
DCRP/Primature