Aller au contenu principal

Politique nationale genre au Burkina Faso : Dix années de mise en œuvre passées à la loupe

Les membres du Conseil national pour la promotion du genre (CONAP-Genre), sont réunis ce jeudi 14 novembre 2019 à Ouagadougou, pour leur session annuelle, placée sous le thème « Mise en œuvre de la politique nationale genre 2009-2019 : bilan et perspectives ». La cérémonie d’ouverture des travaux de cette rencontre, a été présidée par le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, par ailleurs président dudit conseil.

Au cours de cette session, les participants, venus de plusieurs ministères, institutions, collectivités territoriales, organisations de la société civile (OSC), coutumières et religieuses, auront à faire le bilan des dix années (2009-2019) d’application de la politique nationale genre au Burkina Faso. Il s’agira de relever les forces et faiblesses de cette politique, ses succès et ses échecs et enfin, de déterminer les perspectives pour les années à venir. La rencontre sera aussi l’occasion d’échanger sur les orientations de la stratégie nationale genre, pour la période 2020-2024.

De l’avis de la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire, Laurence Marie Ilboudo/Marchall, les inégalités et disparités du genre, dans tous les domaines de la vie, constituent un obstacle au développement de notre pays. C’est fort de ce constat, a-t-elle indiqué, que le Burkina Faso s’est engagé à intégrer la question de l’égalité et l’équité entre l’homme et la femme, comme une base incontournable et un principe directeur, pour parvenir à un développement équitable, inclusif et harmonieux. Elle a rappelé que c’est en juillet 2009 que cet engagement du Gouvernement burkinabè s’est concrétisé par l’adoption de la politique nationale genre (PNG).

Du bilan de mise en œuvre de la PNG, la ministre Laurence Ilboudo retient comme atouts et opportunités, l’engagement politique du gouvernement sur la question, l’application de la budgétisation sensible au genre, l’existence d’une masse critique de ressources formées des institutions et Organisations non gouvernementales, l’existence d’un cadre de concertation des partenaires techniques et financiers sur le genre (PTF-Genre). « Il y a également la prise de conscience de plus en plus élevée chez l’ensemble des acteurs au niveau national et local, pour l’intégration effective des enjeux du genre, dans les stratégies de développement, et une société civile engagée à promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes », a-t-elle ajouté.

Le chef de file des partenaires techniques et financiers (PTF), membres du Cadre de concertation genre, Frédérique Angeline, a salué l’engagement du gouvernement, et les actions déjà entreprises pour soutenir les droits socioéconomiques et politiques des femmes. Elle a cité notamment le Programme d’autonomisation économique des femmes et l’amélioration de leur leadership, l’accès et la gratuité de la planification familiale, l’effectivité du Fonds d’assistance judiciaire au profit des femmes vulnérables. Le chef de file des PTF a cependant émis trois grandes préoccupations à l’endroit du Gouvernement. Elles sont relatives à l’organisation d’un séminaire gouvernemental, pour mettre tous les ministres au même niveau de compréhension de la politique nationale genre, l’accélération de la relecture du Code des personnes et de la famille et la mise en œuvre de la loi portant sur le quota genre.
Répondant à ces préoccupations, le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré a rassuré, en disant que son gouvernement va les faire siennes. En ce qui concerne par exemple la relecture du Code des personnes et de la famille, le Chef du gouvernement a expliqué qu’elle est engagée depuis un certain temps, mais qu’elle connaît quelques difficultés. Il a invité les organisations de la société civile, les coutumiers et les religieux, à s’impliquer davantage, afin d’aboutir à un document qui reflète les préoccupations de toute la population. Sur la loi relative au quota genre, il a estimé qu’elle «ne concerne pas seulement le positionnement des femmes sur les listes électorales, mais aussi dans les choix que nous faisons, pour organiser nos administrations ».

Le Chef du Gouvernement a par ailleurs souhaité que les participants fassent des recommandations, qui permettent au Gouvernement de prendre des décisions favorables à la mise en œuvre effective de la politique nationale genre. « C’est une tâche extrêmement importante et, il ne faudrait pas que notre rencontre d’aujourd’hui vise tout simplement à satisfaire aux obligations d’un texte, pris pour créer le Conseil national de la politique genre », a souhaité le Premier ministre.

DCI/PM